
Il se fait que j’ai dû me mettre à l’écart pendant 3 semaine, et que le collectif de l’An 01 m’a accueilli . Quatre semaine plus tard je leur ai écrit cette lettre
Salut à vous
Des fois, j’élabore des théories assez fumeuses, je le reconnais, et que ne satisfont que moi… mais dans ma mégalomanie galopante je me permet de les partager 😊
C’est aussi une façon peut-être maladroite de vous exprimer ma reconnaissance infinie pour votre accueil.
J’ai vécu parmi vous des moments, qui pour beaucoup m’étaient familiers, mais étaient enfouis en moi depuis des dizaines d’années…
J’ai vécu trois semaines de mise à jour et c’était super…
Il se peut qu’en restant plus longtemps j’aurais capté certaines failles dans vos relations interpersonnelles… Là je vous le jure, je n’ai rien vu (ou presque 🙂 )
Allez j’envoie la sauce
Angles morts ou la théorie ou du torchon sale…..
1)Je suis seul, et je constate que mon torchon est sale…
Je le mets au sale, et je le remplace par un propre…
A la fois je bénéficie pleinement d’un torchon propre, et je me flatte (un peu quand même) de l’avoir fait.
Moi seul le salirait… et le mettrait au sale à nouveau..
2)Je vis en couple
Le torchon est sale.. il est sale de nous deux, d’une certaine façon…
Le torchon a été salit , à la fois par mon partenaire et par moi
Je change le torchon, je fais bénéficier mon couple d’un torchon propre, et dans ce geste je pense adresser à mon partenaire, un certain message d’attention, voire d’affection… Il se peut, qu’en prime il s’en rendra compte et l’appréciera comme un signe venant de ma part et même me dira (soyons fous) qu’il apprécie le geste…
Ma motivation à changer le torchon est donc augmentée grâce à ces gratifications potentielles.
Il sera salit par nous deux (oui parce qu’il y a partage des tâches, c’est le cas de le dire) Je pousse un peu, c’est une œuvre commune
3)Je vis dans un collectif ouvert, d’une dizaine de personnes environ…
Le torchon est sale… mais qui l’a salit? Déjà c’est pas du tout évident, et le fait qu’en général, il n’ait pas été changé depuis un certain temps, dilue les chances de trouver les responsables…
Si je change le torchon, hormis le plaisir d’avoir immédiatement un torchon propre à utiliser, si tant est que ce soit moi qui l’utiliserait, la motivation sera plus grande, pour le reste, les effets gratifiants sont complètement dissous parmi le nombre de membre du groupe utilisateur
La tentation est grande de ne pas le changer, en pensant que certains ne l’ont pas encore fait, que c’est peut-être les mêmes qui ne le change pas, et que cette fois, j’exerce une pression sur ces tir au flancs pour que pour une fois, il s’y collent, et par la même augmente leur conscience que la prochaine fois ils s’en occuperont… Et que je n’aurais pas le faire
Ce qui est vrai pour le torchon, est bien sûr vrai pour d’autres tâches, d’autres attentions, aussi pour les non-dits dans les relations…
Je me demande si ce n’est pas par-là que survivent ces angles morts où se déposent en silences les mécontentements, les frustrations, les ressentiments…
Durant mon passage à l’An zéro 1 c’est une des choses qui m’a le plus intéressée, que j’ai observé un peu systématiquement… et provoquant parfois des réactions, très discrètes le plus souvent… voire inexistante…Non, pas tout le temps…
Je pense aux boules de papier sur les ampoules nues, à la pancarte sur le bord de la route, à la porte du frigo super crade, à la discussion sur le tuyau de poêle qui trainait , sans raison apparentes, et pendant plusieurs jours au milieu de l’atelier…
Au sac d’aspirateur carrément explosé dans l’appareil et que j’ai, lâchement abandonné à son sort…
Un jour , je me suis pris un scud… J’avais nettoyé l’imprimante qui avait une couche assez dingue de crasse… Le fait de l’avoir nettoyé la rendait d’apparence, comme neuve. J’étais à la table de la cuisine, au moment où une personne s’est mise à l’ordinateur… Je l’interrogeais pour savoir si elle ne voyait pas un changement autour d’elle, elle regarda de part et d’autres et ne constata rien de particulier…
Quand je lui indiquait l’imprimante, elle me dit:
« Ha oui Merci, Mais si tu attends d’avoir une médaille à chaque fois que tu fais quelque chose… »
Mon idée n’était à aucun moment (enfin presque) d’avoir une reconnaissance pour ce que je faisais… c’était juste une expérimentation pour mieux explorer ces angles morts…
Je crois que j’ai beaucoup appris…
Je ne sais pas comment traiter la question de ces angles morts, mais je crois que c’est là , qu’à la longue , s’accumulent des éléments qui nourriront les crises futures…
Heureusement que les AG permettent d’en débusquer certains…mais ce qui me frappe, c’est combien ,dans un collectif, ils sont nombreux ….
Démerdez vous avec ça… 😊
Grosses Bises
André