Lettre à la lucidité

Pas marrant, ce qui va suivre, mais , des fois… J’ai trouvé ça sur FB, attribué au nom à la fin du texte , mais je ne sais pas qui c’est et rien n’est moins sûr

C’est raccord, je trouve avec le texte du suédois

Chère Lucidité,

Tu es une lumière crue sur l’imposture des illusions, ces béquilles de nos vies.

Mais comment faire ? Sans illusions, nous finirions par disparaître comme disparaît une plante privée d’eau. Les illusions sont un pansement sur la réalité, qui est rarement aimable. Enlevez le pansement, la plaie est à vif. La lucidité nous brule.

Allons plus loin.

Une personne strictement lucide sur l’existence n’a d’autre échappatoire que le suicide. Être lucide, ce n’est pas chausser des lunettes noires. C’est voir non ce qu’on nous montre mais ce qui est.

Le cynisme est le fusible du lucide. Il permet de tenir le coup et de ternir beaucoup.

Un vieillard arrivé en bout de course ne peut être que lucide. A moins d’être un vieux con.

Qui dira la férocité de certains ancêtres ? Bien au chaud dans leur pull-overs d’égoïsme, ils s’accrochent à des calendriers périmés. Ils nous étranglent avec le nœud coulant de leurs souvenirs. Ils nous brisent les reins avec un sac à dos de culpabilités. Leur lucidité, c’est le cercueil qui avance.

Demain, il frappera à leur porte.

En attendant, ils se vengent.

Enfin, je crois que les lucides sont des solitaires. A la roue de l’infortune, ils gagnent toujours le gros lot, celui que personne ne vient jamais chercher : le désespoir.

Frantz Vaillant

L’image du haut provient de Miss Tic 1956/2022

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