Des fois je me la joue psy… je décortique une ou plusieurs situations similaires et je les dissèque…
Dans ce qui est écrit, j’ai fait l’impasse sur le genre, j’ai tout mis au masculin… En tant qu’homme cis, j’ai mes limites…:)
Oui c’est confus.. je bricole…
-J’aurais aimé qu’on puisse en parler avant que tu ne le fasses
-Mais tu ne vas pas m’interdire de le faire ?
-Non, juste qu’on en parle..
-Mais enfin, je fais ce que je veux , comme je le veux, depuis quand je dois te demander l’autorisation, qui es-tu pour m’obliger à faire ceci ou celà?
-La question n’est pas de t’obliger à faire quoique ce soit, mais je ne fais qu’exprimer le besoin qu’au préalable on en parle ensemble.
Dans le déni de ce qui est demandé, il y a un déplacement de la question posée pour ne pas avoir à y répondre, et se placer dans un champs où l’on sera inattaquable , et d’où on pourra mettre en défaut celui qui posait la question initiale, la faisant passer d’une demande, d’une proposition à un ordre qui de fait n’a pas à être donné..
Ainsi, la communication se bloque. L’échange n’est plus possible. Le risque pour le questionneur étant aussi que , de fait ,la problématique se déplace, et que la question soit déplacée dans le champs que la personne qui se sent accusée a pu déplacer, mais que par manque d’une certaine vigilance celui qui a posé la question utilisera les arguments initiaux, qui tomberont à plat, n’ayant pas pris conscience que ce débat s’était déplacé…
Sans qu’il ne le comprenne ses arguments se verront totalement anéantis par manque de pertinence. D’où un violent sentiment de frustration qui peut augmenter la tension et voir la colère monter de part et d’autres.
En général cet évènement pourra, non pas se résoudre, mais se dissoudre avec le temps… Quitte à renaître à une autre occasion… Tant qu’il ne sera pas pris à bras le corps, démonté, pour en comprendre les mécanisme, et pour que si ils réapparaissent… en rire.. non?
Sans un démontage, il peut y avoir un refoulement qui va provoquer suite à une sédimentation de nouveaux affrontements du même ordre, un ressentiment croissant qui rendra à terme, impossible toute communication ultérieure. Et ainsi la condamnation définitive de la relation.
Mais pourquoi ce déni ? Sûrement que le récepteur qui devait traiter la demande, se trouve dans une situation où il ne peut pas la traiter, pour de multiples raisons:
La première raison possible, étant la non-disponibilité pour des causes de charge mentale, de fatigue, etc…
La seconde une opposition initiale à l’autre, un besoin de se venger sur celui qui l’interroge. En lui refusant le droit à la pertinence, il se venge… » ça lui apprendra, vu ce qu’il m’a fait subir la dernière fois… »
La troisième étant qu’en posant la première remarque, le questionneur n’a pas vu qu’il entrait là, dans une zone sensible, où la personne interrogée était fragile, et nécessitait qu’elle se défendit aussitôt pour ne pas se sentir encore plus fragilisée. Il s’agira ,chez la personne interrogée, d’une attitude consciente ou inconsciente. Si elle est consciente, après un retour au calme, la personne pourra s’excuser éventuellement de ses réactions violentes. Si elle est inconsciente, la personne ne verra pas où est le problème et continuera à rationnaliser sa position par tous les moyens nécessaires ne craignant pas qu’ils soient contradictoires.
Il se peut que l’initiateur du débat repère très vite qu’il s’est laissé déporté dans le champs du déni, et qu’il est inutile de poursuivre. Pour sortir de ce processus, il ne pourra pas chercher à argumenter rationnellement. Il faudra alors signifier, qu’il retire sa question, soit sur un mode désespéré, ce qui aura pour effet sur l’interlocuteur de se voir brutalement tiré le tapis sous les pieds et ne faire qu’augmenter sa colère… Soit sur un mode humoristique, en faisant un pirouette, et en concluant avec le sourire « Non mais c’est pas grave » Encore faut-il qu’il ait posé la remarque initiale dans un état de sérénité et non d’exaspération. Dans ce dernier cas on revient à la case « ressentiment » Aïe !!