La psy masquée

Après presque deux mois d’attente, premier rendez-vous avec la psychiatre-gériatre.
Dans cette rencontre de l’autre, il manque un morceau de l’autre, la partie qui est sous le masque…
Ce n’est pas rien.. Elle ne voit pas la partie masqué, et moi je ne vois pas sa partie à elle..
On va échanger, communiquer, amputé de cette partie-là et ce n’est pas rien..
Le nez, le lèvres, les dents, le menton, et tous les mouvements qui les traversent.
Qui aurait dit qu’une séance puisse se dérouler de la sorte?
Est-ce qu’on peut valider ce genre de séance

Tous les échanges sont alors tronqués et abandonnés à l’imagination de l’autre qui est en-face.
Non, on n’est quand même pas au téléphone, c’est mieux, c’est sûr…

Je me projette…

Imaginons que je vois cette personne pendant quelques mois, sans jamais voir son visage en entier, puis que vers la fin, l’interdiction soit levée.
Je vais découvrir la personne à qui j’ai livré pendant des semaines des morceaux intimes de ma vie… Est-ce que la voyant en entier, je ressentirais un trouble, et si oui, de quelle nature… ?
Un sentiment de ne pas avoir parlé à la personne que j’imaginais? de la déception ? ou au contraire la confirmation que c’était bien la personne que je pressentais ? Peut-être même le sentiment d’avoir eu de la chance

Une solution?

Et si à chaque séance, pendant une minute,  on enlevait nos masques, en silence complet , pour éviter les projections… Juste se voir, se regarder en silence…Qu’est-ce qui se passerait alors?
C’est bizarre, dans cette éventualité j’arrive à imaginer quelque chose où certains fantasmes…

Je dois être un pervers.

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